Conseils et astuces pour conduire dans le Yucatan au Mexique

Vous envisagez un road trip au Mexique, dans la province du Yucatan ou ailleurs ? Super ! Vous allez vous régaler. Par contre, vous vous enfoncez dans votre canapé à mesure que vous lisez les articles de blogs et les avis sur les forums au sujet des routes là-bas ? Pas de panique, nous allons vous révéler dans cet article tout ce que vous devez savoir pour appréhender au mieux la conduite sur les routes mexicaines.

La voiture, le meilleur moyen de locomotion pour un road trip mexicain

Pour voyager et découvrir les belles régions du Yucatan, il existe plusieurs modes de transport : le stop (on a pas testé donc on ne peut rien vous dire à ce sujet), le vélo (à moins d’avoir beaucoup de temps et de bon « cuissots », bon courage !), le colectivo, le bus (moins cher que l’auto mais niveau flexibilité on repassera), ou la voiture. C’est cette dernière option que nous avons choisi. En effet, louer un véhicule permet de gagner du temps, de s’aventurer dans des zones reculées peu visitées par les touristes, mais aussi et surtout de pouvoir s’arrêter et partir d’un lieu à tout moment (vive l’indépendance !).

A notre arrivée à l’aéroport de Cancun, une navette nous a conduit chez Thriffty, l’agence chez laquelle nous avions réservé notre auto via rentalcars. Il nous en a coûté 350 euros assurance comprise pour 17 jours de location. Un tarif relativement raisonnable quand on connaît les prix pratiqués par les gros loueurs internationaux tels Avis ou Europcar.

Lors de la réservation en ligne, nous avions pris le niveau d’assurance le plus élevé. Toutefois, sur place, l’employé derrière son bureau a bien tenté de nous faire prendre une assurance supplémentaire. Lorsque nous lui avons montré le document de notre réservation (imprimé en anglais ET en espagnol), le bougre a fait semblant de ne pas voir la mention assurance max inclus en gros pendant quelques secondes : malin comme pas deux, il regardait partout sauf la partie que nous lui indiquions. On vous conseille de faire des dizaines de photos, de regarder même sous le châssis et de signaler la moindre égratignure lors du check de la voiture (croyez-nous, les témoignages de clients ne s’étant pas fait remettre leur deposit à leur retour sont fréquents).

Conduire une voiture au Mexique : pas plus difficile qu’ailleurs au final

Pour pouvoir conduire un véhicule motorisé au Mexique, un permis en cours de validité est nécessaire. Il vous faudra également fournir votre passeport et une carte de crédit reconnue. En outre, faîtes-vous bien préciser à quoi correspondent les assurances que l’on vous propose et ce qu’elles couvrent. Il serait en effet dommage de « vous retrouver en slip » à la fin de votre séjour en cas de dommages ou de vol si vous n’aviez pas souscrit une assurance couvrant ce type de risque.

Pour être honnête, la conduite dans ce pays me faisait un peu peur. Le Mexique compte chaque année deux fois plus de tués dans un accident de la route que dans tout autre pays occidental. Conduire en état d’ébriété, trop vite ou sans la ceinture de sécurité sont d’ailleurs les principales causes de mortalité. Pour autant, après un ou deux jours d’acclimatation, vous vous sentirez à l’aise et avalerez les kilomètres d’asphalte tel un vrai routier.

Au Mexique, les limites de vitesse sont en général comprises entre 80 et 120 km/h sur voies rapides, et entre 30 et 50 km/h dans les villages et zones urbaines.

Les us et coutumes en matière de conduite au Mexique

Quand on réalise un road trip en terre mexicaine, on se rend bien vite compte d’une chose : il existe un code de la route officiel, et un code de la route, disons officieux.

Le premier élément qui nous a marqué au volant de notre auto rouge, c’est que les automobilistes mexicains utilisent beaucoup le clignotant gauche. Un signe qui avertit que le conducteur va tourner dans cette direction, mais pas seulement. En effet, le chauffeur vous indique aussi par ce biais que vous pouvez le doubler en toute sécurité. Sympa !

A savoir également : quand vous roulez à allure normale, et qu’un véhicule plus gros ou plus rapide que le votre vous colle, et ce malgré qu’une ligne blanche continue interdisant tout dépassement soit bien visible au milieu de la voie, déportez-vous légèrement sur la droite pour laisser passer. Ceci nous amène à vous parler tout naturellement de la ligne pointillée à droite que l’on rencontre parfois sur autoroute. Là encore, dans la mesure où un véhicule roulant plus vite que vous vous suit, déplacez-vous sur l’accotement droit. Attention néanmoins, car dans ce genre de situation il peut arriver que l’on se retrouve à trois de front sur la route : assez stressant quand un camion vous double et qu’un autre arrive en face… Quoi qu’il en soit, vous comprendrez bien assez vite ce principe de dépassement à la mexicaine 🙂

Faire le plein dans les stations essences au Mexique : gare aux arnaques

Au Mexique, le géant pétrolier Pemex dispose d’innombrables stations essences. Installées sur le bord des autoroutes et des routes secondaires, impossible ou presque de tomber en rade d’essence. A moins d’être vraiment dans un endroit reculé du pays. La gasolina au Mexique n’est pas chère comparé à ce que l’on peut connaître en France : faire le plein coûte en moyenne entre 500 et 700 pesos. 1 litre d’essence vaut à peu près 17 pesos, soit l’équivalent de 80 centimes d’euros à peine.

Toutes les stations essences dans lesquelles nous nous sommes arrêtées disposaient d’employés près des pompes. Ce sont eux qui vous servent ! Mais attention, les récit d’arnaques sont courants. Entre le pompiste qui ne vous rend pas la monnaie juste, qui vous fait croire que vous lui avez tendu un billet de 50 pesos à la place de 500 (oui, les couleurs de ces deux billets se ressemblent), et celui qui ne remet pas le compteur du client précédent à zéro, il y a de quoi devenir chèvre. Voici donc nos conseils pour éviter de vous faire plumer à la pompe (en sachant que nous n’avons eu aucun soucis de ce point de vue là durant tout notre séjour) :

-vérifiez bien que l’écran soit à zéro avant que le pompiste ne remplisse votre réservoir : si le client précédent avait pris 200 pesos d’essence et qu’il repart de ce montant pour arriver au 500 que vous lui avez demandé pour réaliser le plein, c’est 300 pesos d’essence uniquement que vous aurez dans le réservoir.

-annoncer clairement et à voix haute (en espagnol bien sur) le montant des billets que vous tendez au pompiste : impossible ensuite pour lui de vous faire croire que vous lui avez donné une somme d’une bien moindre valeur que prévu

L’état des routes au Mexique : du bon et un peu de moins bon

On ne va pas vous mentir, l’essentiel des routes que nous avons traversées dans les régions du Yucatan, de Campeche et du Quintana Roo sont sûres, bonnes, et très bien entretenues. D’ailleurs, si vous aimez les lignes droites interminables, vous allez être servi ! Les ingénieurs des ponts et chaussées mexicains ne se sont pas vraiment embêter pour construire le réseau routier : que de la ligne droite ou presque ! On n’ose imaginer la réprimande qu’a du subir José, chef de chantier, lorsque celui-ci a un jour proposé en réunion d’implémenter quelques virages à la construction… (attention humour, second degré).

Néanmoins, et comme partout dans le monde, certaines routes sont dans un moins bon état. Sans que cela soit pour autant dangereux, il convient néanmoins de faire attention :

-aux topes et autres ralentisseurs : ces dos d’âne typiques, fléau des amortisseurs, se retrouvent à l’entrée et à la sortie de chaque zone urbaine. Les prendre vraiment lentement est la clé pour ne pas endommager votre voiture : 5 ou 10 km/h max, sous peine d’entendre un joli clang ou boum à son franchissement. Ouvrez bien les yeux pour ne pas les rater, surtout de nuit ! En règle générale, ils sont annoncés par des panneaux sur le bas côte des routes. Mais il peut toutefois arriver qu’ils soient mal indiqués. La plus grande vigilance est donc de mise. Notre rencontre avec le premier tope du road trip s’est faite sur la route qui nous a mené, de nuit, de Cancun à Akumal : on roulait à 80 km/h derrière une voiture, quand, soudain, le chauffeur de cette dernière se met à freiner très brutalement. Je ne comprends pas : « Mais qu’est ce qu’il fait ? » Quelques secondes après, je vois ce tope en plein milieu de la chaussée. Merci l’ami, tu as sauvé mon pare choc !

-aux nids de poules : tout comme leurs cousins les topé, les nids de poules « poussent » ici et là un peu au hasard (on en parle d’ailleurs ici aussi). La route qui mène au ferry pour rejoindre Holbox en est d’ailleurs jonchée. De même que la route qui mène au site archéologique de Calakmul : là, pendant 40 kilomètres, il vous faudra rouler à 30 à l’heure… Gardez les yeux ouverts !

Les contrôles policiers et barrages routiers : mythe ou réalité ?

Au Mexique, où que vous soyez, vous n’êtes pas à l’abri de vous faire arrêter par la police de la route. Si cela vous arrive, gardez votre sang froid : si vous pensez ne pas avoir commis d’infraction, faîtes semblant de ne pas piper un mot d’espagnol : au bout de quelques minutes, l’agent abandonnera. Sachez aussi que le versement d’un pot-de-vin n’est pas automatique ! Evitez-le même d’ailleurs. Néanmoins, sur l’ensemble de notre périple mexicain, qui nous a tout de même fait avaler quelques 2500 bornes, nous n’avons jamais croisé de « képi mexicain » effectuant des contrôles de vitesse.

En ce qui concerne les barrages militaires, ils sont bien réels. Mais essentiellement sur des zones et endroits précis : au sud du Quintana Roo, notamment, du fait de la proche frontière avec le Guatemala et le Belize. Armés jusqu’aux dents, les militaires en faction sur la route vous laisseront en général passer sans vous demander quoi que ce soit. N’oubliez pas que vous êtes touristes et que ces agents sont avant tout à la recherche d’armes illégales, de produits de contrebande et de drogue.

Faut-il oui ou non conduire de nuit au Mexique ?

Conduire la nuit est sans aucun doute la chose que redoutent le plus les touristes quand ils visitent le Mexique. Vous voulez notre avis sur la question ? Oui, on déconseille, mais essentiellement sur les gros axes routiers. En effet, nous avons fait l’expérience de rouler sur la route 307 de nuit depuis Tulum pour rejoindre Bacalar : sur cet axe, la circulation est assez dense, et les camions, parfois des doubles semi-remorques, sont incroyablement illuminés (ce qui au final ébloui plus qu’autre chose). De même, il n’est pas rare de croiser des véhicules sans phares, que les ralentisseurs soient mal éclairés, et que des piétons voire des animaux longent la voie sur le bas côté. Ce genre de situation nécessite une concentration maximale à chaque instant, ce qui, au bout de quelques heures de conduite, entraine inévitablement une fatigue nerveuse.

Mis à part cela, et si vous n’avez pas de longs trajets à effectuer sur des axes fréquentés, rouler de nuit ne posera pas plus de soucis que cela au Yucatan.

Voilà, vous savez tout ou presque de la conduite au Mexique. On espère en tout cas que cela va vous conforter dans votre idée de réaliser un road trip yucatèque. N’hésitez d’ailleurs pas à faire part de vos remarques à ce sujet dans les commentaires pour étoffer nos propos si vous le jugez nécessaire !